De l'Art de ne Jamais tomber Amoureuse du Bon
Article publié chez les Vingtenaires le 31 Octobre 2005
Malgré le fait que je ne le vois pas du tout comme ça (romantisme oblige…), je dois bien reconnaître que le terme de « liaisons foireuses » s’adapte particulièrement bien à mes parcours amoureux, sentimental et sexuel. Je dois être génétiquement programmée pour uniquement choisir les histoires d’amour impossibles, et, je vous le donne en mille, je crois bien que j’aime ça, puisqu’à chaque fois je replonge…
Je ne vous parlerai pas de mes amourettes d’ado, de mes béguins obsolètes de jeune adulte, mais plutôt de ma réelle difficulté à avoir une vie de femme amoureuse à peu près équilibrée !
« De l’art de ne jamais tomber amoureuse du bon… ». En fait, ma vie se résume à 2 choses : cette phrase métaphorique et la chanson de Priscilla « Toujours pas d’amour » (oui je sais top canon la référence chanson française, mais c’est pas ma faute, c’est Gautier qui m’a fait découvrir l’œuvre de Priscilla, depuis je suis fan). C’est vous dire l’ampleur de la catastrophe… L’amour a tout de même été présent dans ma vie et heureusement, sinon j’aurais déjà fait mon choix entre le gaz ou la corde ! Le problème essentiel qui me concerne, c’est que je suis amoureuse de « celui qui faut pas ». J’éclaircis vos lanternes : amoureuse de celui déjà marié, déjà fiancé, déjà en couple, plus ou moins déjà père de famille bien entendu ! Bref, la situation simple et saine par excellence… ! Ma dernière histoire d’amour s’est déroulée dans ces circonstances, elle est aujourd’hui terminée mais pas complètement cicatrisée, mais voilà que je m’apprête à replonger avec un autre homme dans un schéma quasi similaire !!!
Donc : 1) je suis totalement pathologique
2) j’ai vraiment pas de bol
J’ai rencontré mon ex au boulot, nous sommes collègues. Ce fut un réel coup de foudre, je crois que j’ai été amoureuse à la seconde même où mon regard s’est posé sur son merveilleux sourire. Je ne me suis pas rendu compte de mes sentiments au début, je constatais simplement que nous avions une complicité particulière, que j’aimais travaillais avec lui, être avec lui, parler avec lui, rire avec lui, et qu’il avait également l’air de m’apprécier particulièrement. Au fil du temps j’ai bien sûr réalisé que ce que je ressentais ressemblait fortement à de l’amour, mais il était en couple, venait d’acheter une maison et rêvait de la remplir d’enfants. De mon côté j’étais avec mon copain depuis près de 5 ans et notre relation était devenu amicale, fraternelle, routinière… Sentir à nouveau le frisson amoureux m’a aidé à réaliser que Ludovic et moi, c’était fini. Je l’ai donc quitté quelques mois après avoir rencontré mon collègue, avec pertes et fracas car lui n’était pas du tout près à entendre la fin de notre histoire.
Peu de temps après cet épisode, mon collègue et moi sommes partis chercher un patient dans un autre hôpital, voyage nécéssitant un aller-retour en 2 jours. Il m’avoua plus tard avoir tout fait pour pouvoir faire ce transfert avec moi… C’est lors de ce trajet que notre liaison a commencé, pour se terminer 6 mois après. Ce fut je crois, les moments les plus intenses et les plus heureux de ma vie. Les plus douloureux aussi. C’est durant cette période que j’ai croisé Jeff, ma récidive actuelle dont je vous parlerai tout à l’heure.
Notre histoire fut malgré tout très simple : il a toujours été très honnête, ne m’a jamais rien promis, et a aussi souffert de cette situation. Je l’ai aimé de toutes mes forces, et je sais que lui aussi a ressenti de l’amour pour moi. Il est très difficile d’émettre un jugement sur ce genre de relation sans y être plongé dedans, sans avoir connu ce tourbillon. Tout en connaissant la réalité, je l’occultais pour pouvoir croire et rêver d’un avenir commun. Mille fois nous nous sommes dit « on arrête » et mille fois nous avons rechuté ; nous quitter semblait impossible. Pourtant il a choisi de continuer sur la route qu’il avait commencé à emprunter avec elle. J’ai cru crever de douleur, je m’étais préparée à cet instant, mais la souffrance emporte tout. J’ai pleuré, je me suis cognée la tête et les poings contre les murs, je ne dormais plus, et je devais pourtant faire bonne figure au boulot… L’année qui suivi la fin de notre liaison il s’est marié et sa femme a accouché de leur premier enfant. De mon côté, cette année-là, j’ai écumé les boîtes gays toulousaines en tenue de pouffiasse, j’ai énormément bu, j’ai fumé, goûté au poppers, vomi, pleuré, pour finir par coucher avec un jeune mec super beau à qui rappelez-moi d’aller casser la gueule un de ces quatre. Non seulement cette relation ne m’a pas aidé à oublier mon collègue et ma douleur, mais en plus c’était un sale con à qui je regrette bien d’avoir fait l’honneur de partager une brouette ! Et le détail que je ne vous dirai pas car c’est beaucoup trop personnel, c’est qu’en plus, son sexe ressemblait plus à un Carambar qu’à un pénis physiologiquement normal… tout piti piti piti… -hein ? non j’l’ai pas dit !!-
L’histoire d’amour avec mon collègue est finie depuis 2 ans, et je commence à vraiment faire mon deuil, après beaucoup de larmes et d’alcool. J’ai eu l’horrible sensation, en le perdant, de perdre l’homme de ma vie.
Bon, la partie suicidaire de mon article est maintenant terminée, et tu te dis, lecteur, que tu vas pouvoir ranger les kleenex et attaquer quelque chose de sans nul doute autrement plus rigolo… Bingo ! Tu sais quoi lecteur, après tant de souffrance, de questionnements, de nuit sans sommeil, et bien je crains de ne pas être vaccinée… Je suis en train de tomber amoureuse d’un homme marié, avec 1 enfant, et comble du suprême du top de ma capacité à me foutre dans la merde, vivant à l’autre bout de la France, disons à peu près 800 bornes… Elle est pas bonne celle-là ???!!!
J’ai donc croisé Jeff à l’époque où j’étais avec mon collègue. J‘avais remarqué le charme, le regard, le sourire, la gentillesse et la douceur de Jeff, sans m’y arrêter, j’en aimais un autre… Nous nous sommes retrouvés avec Jeff cet été, et là, BOUM ! Coup de cœur réciproque… Il ne se passa rien à ce moment-là, juste un jeu de séduction et l’évidence qu’on flashait l’un pour l’autre. Nous avons gardé contact par mail et texto, en s’avouant plus franchement notre attirance l’un pour l’autre, et nous nous sommes revus la semaine dernière. Ce fut la confirmation de ce coup de foudre, il m’a mangée du regard toute la soirée en maudissant son alliance, et moi je priais pour que mon cœur ne s’arrête pas de battre à chaque fois que je le sentais près de moi… La soirée s’est terminée par un chaste mais délicieux baiser, l’incertitude de quand, où, comment nous nous reverrions, la merveilleuse sensation que l’amour m’envahissait et le sentiment que je fonçais tête baissée dans une inextricable galère…
Depuis j’ai reçu quelques messages adorables et je m’acharne à trouver un moyen de le faire descendre dans le coin… JE VEUX LE REVOIR !!!
Ne pas pouvoir vivre un amour que l’on éprouve est à la fois très déchirant et très excitant, c’est vrai, mais je préfèrerai malgré tout avoir une vie sentimentale plus sereine !
Pourtant j’ai croisé des hommes beaux, disponibles, gentils avec qui je m’entendais super bien, mais je ne suis pas tombée amoureuse… La vie serait-elle mal faite ? M’en voudrait-elle particulièrement pour embarquer mon cœur dans un foutoir pareil ? Mais au-delà de toutes ces considérations, je suis amoureuse, et cette sensation guérie de tout, malgré la situation foireuse dans laquelle je suis…
La suite (ou autre) au prochain épisode… !